Chez Dupont
Identifiant(s):
1933042M0
1933042M0
Sujet:
Chaîne de brasseries parisiennes.
"La chaîne des cafés-brasseries Dupont a été fondée en 1887, par Louis-Emile Dupont, deux ans après l’achat de son premier café parisien. En 1909, il reprend le café de la Maison Pierre Crouzet, à l’angle des boulevards Barbès et Rochechouart, pour ouvrir le Café Dupont.
...(C')est à l’origine un grand bistrot sans charme particulier.
Louis-Emile le cédera en 1919 à son fils, Émile-Louis.
...Le jeune patron est ambitieux, il veut, ni plus ni moins, réinventer le café parisien. Monsieur Emile, comme l’appellent ses employés, veut en finir avec le bistrot de quartier sombre et inhospitalier. Son idée est d’ouvrir les cafés, d’en faire des lieux de vie à part entière. Il les veut bien éclairés et richement décorés ; des lieux où l’on prend plaisir à se retrouver, pour faire société. Le tout avec des produits de qualité à un prix abordable et surtout, un personnel irréprochable.
...Le succès de la brasserie chic et populaire est fulgurant : Dupont-Montmartre (1923), Dupont-Clichy (1924), Dupont-Moka, place des Ternes (1925), Dupont-Métropole sur les grands boulevards, et même une brasserie sur les Champs Elysées, le Berry, puis le Dupont-Cambronne, Dupont-Latin (1934), Bastille, le Cyrano à Pigalle…
...Le barman-restaurateur, comme il se définissait lui-même, a un sens aiguë du commerce et du public. Son goût pour la publicité et sa fine observation de la société font de lui l’inventeur de la brasserie moderne. Puisqu’il en est terminé du débit de boisson à la décoration incertaine, la nouvelle brasserie où l’on tient salon se doit de se trouver plus qu’un nom, moins commun que ne l’est Dupont. À l’heure de la réclame comme on en trouvait, en grand en large et en peinture sur les murs de Paris, la brasserie se cherche un slogan pour se démarquer… ce sera “Chez Dupont, tout est bon”.
... En 1935, Emile Dupont entreprend de rénover le Dupont Barbès. Il impose aussitôt son concept, l’ouverture accueillante tôt le matin et à bas prix dans un cadre luxueux. Le client sera accueilli par différentes pancartes minutieusement disposées en salle et sur le comptoir : “toujours prêt au plus bas prix”, « Asseyez-vous, reposez-vous, vous êtes chez vous ! », « Clients, mes amis, soyez les bienvenus et n’oubliez pas que chez Dupont tout est bon ! ». Décoration avenante, enseignes lumineuses et fresque gigantesque courant le long d’un grand bar métallique, le tout visible de l’extérieur, l’effet est garanti, difficile pour le passant de résister aux sirènes.
... Le comptoir du Dupont-Barbès est immense, il épouse tout du long la vitrine de la brasserie, surplombé d’une grande fresque de 22 mètres réalisée par le maître Leonetto Cappiello. Connu pour avoir notamment réalisé les affiches Bouillon Kub et “Je ne fume que le Nil”. “Cette fresque puissamment éclairée devait être visible de l’extérieur au travers d’une immense verrière. Elle n’était pas tant destinée aux consommateurs du bar qu’aux passants de la rue. Elle devait être un appel.” précise le designer Jacques Viénot dans la biographie qu’il consacre à l’artiste. La fresque évoque un Montmartre festif, témoignant de sa diversité, le long duquel une joyeuse compagnie danse gaiement. Tout commence par les artistes du flamboyant cirque Médrano, des clowns, des trapézistes, deux chevaux effectuant une ruade et leur dompteur, puis l’on poursuit sur le boulevard à la rencontre de musiciens de Jazz en noir et blanc jouant avec entrain. Derrière eux, deux corps s’étreignent dans un bosquet à l’abri de l’agitation urbaine. La fête bat son plein, on y croise pêle-mêle un Tarass Boulba sautillant, des convives en veste chinoise brodée, des serveurs souriants, des cuisiniers toqués, une farandole de femmes en robes d’été et coupes à la garçonne. Les fameuses danseuses de French Cancan ferment le bal de ce superbe ruban décoratif aux tons chauds. Autour, les nombreuses glaces de la brasserie Dupont redéfinissent la perspective pour mieux repenser la notion d’espace. La salle est conçue en paliers afin d’élargir le champ de vision, un café avec vue panoramique… comme au Louxor voisin, un puissant navire prêt à fendre la foule, des balcons en cascade donnant sur un grand écran. Ainsi Barbès s’articule, entre fiction et réalité, autour de deux espaces de projection." (extrait de BARBÈS CAFÉS. AVANT TATI, LE DUPONT BARBÈS 2/2 Par Laurent Laborie – 12 mai 2015)
En 1961, Dupont Barbès sera démoli et remplacé par les magasins Tati. La fresque sera déposée et entreposée.
Voir photo nocturne de Dupont Barbès en noir et blanc (© Archives de Paris _ 11Fi 4767).
Chaîne de brasseries parisiennes.
"La chaîne des cafés-brasseries Dupont a été fondée en 1887, par Louis-Emile Dupont, deux ans après l’achat de son premier café parisien. En 1909, il reprend le café de la Maison Pierre Crouzet, à l’angle des boulevards Barbès et Rochechouart, pour ouvrir le Café Dupont.
...(C')est à l’origine un grand bistrot sans charme particulier.
Louis-Emile le cédera en 1919 à son fils, Émile-Louis.
...Le jeune patron est ambitieux, il veut, ni plus ni moins, réinventer le café parisien. Monsieur Emile, comme l’appellent ses employés, veut en finir avec le bistrot de quartier sombre et inhospitalier. Son idée est d’ouvrir les cafés, d’en faire des lieux de vie à part entière. Il les veut bien éclairés et richement décorés ; des lieux où l’on prend plaisir à se retrouver, pour faire société. Le tout avec des produits de qualité à un prix abordable et surtout, un personnel irréprochable.
...Le succès de la brasserie chic et populaire est fulgurant : Dupont-Montmartre (1923), Dupont-Clichy (1924), Dupont-Moka, place des Ternes (1925), Dupont-Métropole sur les grands boulevards, et même une brasserie sur les Champs Elysées, le Berry, puis le Dupont-Cambronne, Dupont-Latin (1934), Bastille, le Cyrano à Pigalle…
...Le barman-restaurateur, comme il se définissait lui-même, a un sens aiguë du commerce et du public. Son goût pour la publicité et sa fine observation de la société font de lui l’inventeur de la brasserie moderne. Puisqu’il en est terminé du débit de boisson à la décoration incertaine, la nouvelle brasserie où l’on tient salon se doit de se trouver plus qu’un nom, moins commun que ne l’est Dupont. À l’heure de la réclame comme on en trouvait, en grand en large et en peinture sur les murs de Paris, la brasserie se cherche un slogan pour se démarquer… ce sera “Chez Dupont, tout est bon”.
... En 1935, Emile Dupont entreprend de rénover le Dupont Barbès. Il impose aussitôt son concept, l’ouverture accueillante tôt le matin et à bas prix dans un cadre luxueux. Le client sera accueilli par différentes pancartes minutieusement disposées en salle et sur le comptoir : “toujours prêt au plus bas prix”, « Asseyez-vous, reposez-vous, vous êtes chez vous ! », « Clients, mes amis, soyez les bienvenus et n’oubliez pas que chez Dupont tout est bon ! ». Décoration avenante, enseignes lumineuses et fresque gigantesque courant le long d’un grand bar métallique, le tout visible de l’extérieur, l’effet est garanti, difficile pour le passant de résister aux sirènes.
... Le comptoir du Dupont-Barbès est immense, il épouse tout du long la vitrine de la brasserie, surplombé d’une grande fresque de 22 mètres réalisée par le maître Leonetto Cappiello. Connu pour avoir notamment réalisé les affiches Bouillon Kub et “Je ne fume que le Nil”. “Cette fresque puissamment éclairée devait être visible de l’extérieur au travers d’une immense verrière. Elle n’était pas tant destinée aux consommateurs du bar qu’aux passants de la rue. Elle devait être un appel.” précise le designer Jacques Viénot dans la biographie qu’il consacre à l’artiste. La fresque évoque un Montmartre festif, témoignant de sa diversité, le long duquel une joyeuse compagnie danse gaiement. Tout commence par les artistes du flamboyant cirque Médrano, des clowns, des trapézistes, deux chevaux effectuant une ruade et leur dompteur, puis l’on poursuit sur le boulevard à la rencontre de musiciens de Jazz en noir et blanc jouant avec entrain. Derrière eux, deux corps s’étreignent dans un bosquet à l’abri de l’agitation urbaine. La fête bat son plein, on y croise pêle-mêle un Tarass Boulba sautillant, des convives en veste chinoise brodée, des serveurs souriants, des cuisiniers toqués, une farandole de femmes en robes d’été et coupes à la garçonne. Les fameuses danseuses de French Cancan ferment le bal de ce superbe ruban décoratif aux tons chauds. Autour, les nombreuses glaces de la brasserie Dupont redéfinissent la perspective pour mieux repenser la notion d’espace. La salle est conçue en paliers afin d’élargir le champ de vision, un café avec vue panoramique… comme au Louxor voisin, un puissant navire prêt à fendre la foule, des balcons en cascade donnant sur un grand écran. Ainsi Barbès s’articule, entre fiction et réalité, autour de deux espaces de projection." (extrait de BARBÈS CAFÉS. AVANT TATI, LE DUPONT BARBÈS 2/2 Par Laurent Laborie – 12 mai 2015)
En 1961, Dupont Barbès sera démoli et remplacé par les magasins Tati. La fresque sera déposée et entreposée.
Voir photo nocturne de Dupont Barbès en noir et blanc (© Archives de Paris _ 11Fi 4767).
Description:
Un homme et trois femmes se pressent d'un pas assuré pour aller chez Dupont. Ils clament autour d'eux à ceux qui peuvent les entendre que chez Dupont "tout est bon".
Un homme et trois femmes se pressent d'un pas assuré pour aller chez Dupont. Ils clament autour d'eux à ceux qui peuvent les entendre que chez Dupont "tout est bon".
Source:
1933042M0: Musée des Beaux-Arts, Lyon
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Photo de la brasserie Dupont Barbès (©Archives de Paris _ 11Fi 4767)
1933042M0: Musée des Beaux-Arts, Lyon
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Photo de la brasserie Dupont Barbès (©Archives de Paris _ 11Fi 4767)
Date:
1933
1933
Langue: Français
Dimensions du dessin (en cm):
195 x 130
195 x 130
Signature:
Non signée
Non signée
Matières:
Pierre noire ou fusain, gouache
Pierre noire ou fusain, gouache
Support:
Papier
Papier
Type de contenu | |
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Période |