Les Années folles
1919 – 1929
L’après-guerre et les changements sociaux
Après la guerre de 14-18 rien ne sera plus comme avant. Il y a eu trop de souffrances, trop de privations. Cappiello va être le témoin de ces changements. Les femmes n’auront plus la taille corsetée, elles ne seront plus gênées par des robes longues difficiles à porter, ni par des chapeaux alambiqués. Elles auront moins de personnel de maison et beaucoup rempliront elles-mêmes des tâches ménagères, elles laveront le linge par exemple et utiliseront les nouvelles machines. Elles deviendront « naturelles ».
Évolution artistique
Pendant les Années folles, de 1919 à 1929, le trait des affiches de Cappiello s’assouplit, les jeux d’ombres deviennent plus importants et les couleurs explosent. Quant à son imagination elle est toujours aussi débordante. « Nous sommes entrainés, séduits, grisés par le cirque d’éléphants comiques, d’ours badins, de perroquets chatoyants et de chevaux caracolants, par ces feux d’artifice de pétales multicolores, par ces pluies de fleurs, ces flots de rubans et de serpentins, cette bacchanale de femmes qui semblent toutes avoir le diable au corps, par ce carnaval de comédie italienne, par ces pages, ces pachas, ces rois, ces moines, ces radjahs d’opérette, par cette ronde de démons et de génies, ces danses de dryades et de faunesses, enfin par toutes ces formes ivres de mouvement, issues d’une funambulesque imagination et qui s’ébattent dans l’absolu comme en un rêve. »
(L’Art Vivant du 15/12/1926 – Les Maitres de l’affiche / Cappiello par Louis Chéronnet).
Nouvelle collaboration et projets
Fin 1918, Cappiello quitte Vercasson. Il signe alors un contrat d’exclusivité avec Devambez pour l’édition de ses affiches tout en conservant son indépendance pour l’exécution d’autres travaux. Il n’est plus obligé de fournir un minimum d’œuvres mensuellement, mais la renommée de Cappiello est telle qu’il dépassera toujours les minima qui lui avaient été imposés antérieurement. En 1921, pour limiter les risques de Devambez qui est plus graveur et éditeur d’art qu’éditeur d’affiches ils créent conjointement la société anonyme : « Les Nouvelles Affiches Cappiello / Atelier d’Art Devambez ».
Pendant toute cette période Cappiello participe à de nombreuses expositions, notamment en 1920 au premier Salon de la Publicité à Paris et au Salon de l’affiche à Beauvais, en 1922 à la Biennale de Venise et à l’Institut Français à New York. En 1923, il expose ses œuvres d’affichiste à la Galerie Devambez. Cette manifestation par son ampleur et son retentissement restera une date importante dans sa carrière, soulignant l’importance des affiches de Cappiello durant les Années folles.